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  DÉNOUEMENT LA PRIÈRE D'UN VAGABOND À LA ŚAKTI   Toi seule connait ma douleur Toi seule la comprise Trou noir sans fond qui aspire tout Toi seule la vue comme une rivière de diamants Une cascade de soleils Je ne pouvais pas comprendre Pardon Plus je te repousse Plus tu es là Toujours là M’aimant avec toutes mes résistances et mes prétentions Jeu de miroirs sans fin Où tout n’est que mon reflet Je ne pouvais pas comprendre Pardon Perdu Je me suis tellement perdu De toutes les manières possibles Pèlerin des ténèbres, cherchant désespérément le fond du fond Sous ton regard aimant M’accueillant et m’accueillant encore Bien que je me sois renié et renié encore Je ne pouvais pas comprendre Pardon Toi seule m’a vu Nu Dans la gloire de ma faiblesse Sans jugement À genoux, sanglotant sur des passés lointains et morts Où il semblait y avoir un sens Je ne pouvais pas comprendre Pardon Toi seule m’a aimé Dans ma colère Et la haine que j’avais de moi-mêmeLuttant contre ta lumière Me vomis...
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                                            Le souffle de Kali Me voilà où je dois être. Évidence aveuglante. Je ne peux être qu’ici et nulle part ailleurs. Il ne pouvait en être     autrement. Adieu les méditations exotiques de mon cinéma spirituel. J’y suis, dans l’invraisemblable smashana du réel, sur les rives d’une salle de chimiothérapie entourée par les déités effrayantes, des effets secondaires et autres naufrages, égrenés par les prêtresses du lieu, pris d’assaut par mes fantômes, gémissants sur un bonheur passé qui n’a jamais existé. Et, la déesse Kali, dans l’anonymat d’une infirmière, place en me souriant sa terrifiante offrande, les poches du ténébreux prasada frappé du sceau d’un groupe pharmaceutique, distillant dans mes veines le grand poison du barattage. Me voilà entouré de tous ces Mahasiddhas inconnus, perdus dans leur jeu à vouloir se perdre,...
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  Dans la vie quotidienne La présence du compagnon ou de la compagne Qui est là toujours présente Puis le temps passe et avec l’usure de nos yeux Nous la voyons de moins en moins. Jusqu’au jour où elle est invisible La présence s’est fait absence Lorsqu’elle me quitte, qu’elle n’est plus là Je réalise de nouveau dans son absence sa présence. La présence est devenue absence. L’absence à révéler la présence. Magnifique ! Christian Pisano
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  L’IDIOTIQUE VISION Le sage Ribu avait enseigné son cher disciple Nidagha en ces termes : « Il ni un, ni deux. Il n’y pas de mantra, pas de tantra or rien de tout cela. Il n’y a pas d’écoute (srhavana), de réflexion (manana).  La profonde méditation (nidhidyasana) n’est qu’un malentendu. Les deux types de Samadhi n’existent pas. La mesure et ce qui est mesuré n’existent pas non plus. En fait, l’ignorance n’existe pas et le manque de discrimination non plus. Il n’y pas de Dharma, de pureté, de vérité, de peur. Il n’y a ni Guru, ni disciple. Il n’y a ni naissance, ni mort. Seul le soi existe. Sois certain que tu es ce soi et qu’il n’y a jamais eu de non-soi. » Bien que Nidagha fit preuve d’une très grande maturité et que sa dévotion pour son maître fut immense, sa conviction n’était pas encore assez forte. Il retourna dans sa ville natale et choisis de se dédier aux pratiques rituelles. Mais Ribhu aimait son disciple autant que ce dernier le vénérait. De temps...
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  BODHASARA Le yoga de l’absorption   L’esprit inquiet ne connaît pas Le bien-être de la quiétude. Pour s’en apercevoir, Ceux qui sont silencieux montrent l’absorption (laya).   Shiva a expliqué à la déesse D’innombrables méthodes d’absorption. Comment les connaître ? Comment les décrire ? Cependant, je  vais en décrire quelques unes. Au début du sommeil et à la fin de la veille, A la fin du sommeil et au début de la v e ille, Une absorption de l’esprit se produit naturellement. C’est à ce moment que l’on doit méditer sur le Soi. Quand un po rteur laisse tomber son fardeau Il se détend . C’est à se moment qu’il faut rendre hommage à Shiva En se laisser aller naturellement vers  le Soi   A chaque fois que l’esprit Se détend Il faut méditer sur le Grand Seigneur. C’est cela, rendre hommage à Shiva.   Quand on cultive l’amour Pour toutes choses, qu’elles soient désirées ou non ; L’esprit est sans désir ni haine. C’est cela rendre hommage à Shiva   La...
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LE GROGNEMENT DE L’OURS (extrait) La joie du naufrage Tu marchais vers moi chantant une comptine que je ne connaissais que trop bien. Pourquoi l’avais-je oublié ? Comment avais-je pu l’oublier ? Elle qui avait toujours été là comme un battement de cœur au cœur de ma vie. Tu m’as pris dans tes bras d’obscurité et ton visage de vacuité a effacé le mien. J’ai lutté contre ton baiser en sachant que je n’avais jamais désiré que lui. Le moment où tout s’effondre. Je me rappelle... cette nuit de vinasse sans fin au casino de ma vie, ayant tout joué, la cupidité au fond des yeux pour tout perdre dans un effrayant soulagement. Je ne t’ai pas reconnu. Je me rappelle… mendiant ces misérables hochets suintants les promesses cadavériques d’un futur inexistant, refermant mes mains sur du vent avec une stupeur viscérale. Je ne t’ai pas reconnu. Je me rappelle… cet instant de diamant où dans la blancheur indifférente d’un spécialiste résonnaient les mots 'tumeur terminale...