Lancinante nostalgie


Il y a dans les tréfonds de notre regard une profonde mélancolie à jamais insatisfaite nous laissant désemparés devant nos cadavres d’expériences.

Nous restons la gueule entrouverte comme si à chaque fois nous était enlevé une nourriture que nous ne pouvons jamais goûter. Nostalgie d’une saveur de plénitude, de satiété, de tranquillité. Horizon que nous espérons atteindre en déployant un univers de projets, de relations, de situations dans un futur hypothétique. Nous ne vivons qu’un éternel dimanche après-midi pluvieux ou on l’a déjà regardé tous les dvds, appelé tous les amis fait tous les stages dans le grand supermarché de la spiritualité, vu tous les gurus reçu toutes les initiations.

Il n’y pas assez de destinations, d’avions miraculeux à prendre pour essayer de colmater les brèches abyssales du réel, de l’incertitude. L’espoir nous fait miroiter une issue de secours, un éveil glorieux, une fin remplie de sens comme dans les expressions faire face à sa mort.

La mort n’est-elle pas le moment où justement je perds la face ? Inatteignable sécurité qui nous plonge dans le désespoir. 
Désespérer est une autre manière d’espérer, de s’accrocher.
Nos attentes ne sont que le miroir de nos peurs qui nous prennent en otage. Inutile d’espérer de ne pas espérer d’être dans une non-attente. Ce ne serait encore qu’une attente.


Je ne puis m’avouer que ma totale impuissance.
Qu’as-tu à me dire toi qui éclate de rire sur le versant resplendissant de ta folie.
« Arrète d’espérer et tu cesseras de craindre. » Sénèque

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